Techniques du tonnerre en échographie ciblée
Épisode 1 : Le bloc nerveux du plexus cervical superficiel
C’est un bloc utilisé généralement pour l’analgésie prolongée chez les patients avec fracture de la clavicule, l’anesthésie de la région cervicale pour l’installation d’une voie centrale jugulaire ou de la région de l’oreille pour la réparation d’une lacération.
Matériel nécessaire
Il vous faudra votre machine d’échographie préférée munie d’une sonde de haute fréquence. Il vous faudra aussi du matériel stérile pour effectuer le bloc.

Positionnement et ergonomie
On se place derrière le patient du côté désiré du bloc. La machine d’échographie doit se situer de l’autre côté de la civière, en face de nous

Repères anatomiques externes
Les repères anatomiques externes sont la région postérieure du muscle sterno-cléïdo-mastoïdien (SCM) de la mastoïde à la clavicule

Voici les structures identifiées :

*Truc du métier : On peut demander au patient de forcer contre notre main du côté contralatéral du bloc désiré. Tout est plus visible !

On peut alors tracer une ligne imaginaire à mi-chemin entre la mastoïde et la clavicule.

On place notre sonde à mi-chemin entre la mastoïde et la clavicule avec le marqueur pointé vers la partie antérieure du patient.

Nous sommes à cet endroit en découpes anatomiques :

Repères anatomiques internes
On voit le SCM prendre tout le champ rapproché et finir en pointe à la droite de l’écran

La région désirée se situe entre le SCM et le muscle élévateur de l’omoplate

Il est bon de noter la présence de la racine de C5 tout juste en-dessous de notre zone d’intérêt, mais à plus de 1 cm de profondeur.

On injecte de 10-15 cc de l’anesthésique désiré. Il est bon de noter que la structure est à moins de 1 cm de la peau

Sécurité d’abord !
Il est bon d’intentifier les structures vasculaires avant d’injecter. On voit ici que la carotide est très loin de notre cible.

Il faut toujours s’assurer d’injecter avant d’aspirer et d’être prêt à gérer une toxicité systémique. On peut aussi demander à un assistant de s’occuper d’aspirer et d’injecter à notre place, pour nous libérer les mains !


Un assistant est à côté de vous et regarde la procédure et aspire et injecte quand vous êtes prêts (ici, CG m’assiste pour un bloc du fascia iliaca) et tout le monde regarde l’écran dans le même axe que la main qui tient l’aiguille!
Pour pouvoir bénéficier d’un assistant, on ajoute une rallonge de tubulure à notre aiguille. Cela permet de manipuler l’aiguille et la sonde sans avoir à se soucier de la seringue. Le contrôle de l’aiguille et la dextérité sont grandement augmentés !

A la prochaine !